17 novembre,
En croisant le East Cape de la Nouvelle Zélande

Nous sommes vendredi 17 novembre, et après plusieurs jours difficiles à tirer des bords pour remonter le vent, nous nous préparons à passer le « East Cape », le cap le plus au nord et à l’est de la Nouvelle Zélande…

C’est notre mini « Cap Horn » que s’apprête à franchir Le Souffle du Nord Team Ireland !

A dire vrai, dans la mer hachée que nous avons rencontrée depuis le départ de Wellington, j’ai eu un bon mal de mer. Sans doute étais-je aussi un peu nerveux. Cela n’a pas entraîné de risques lors de notre navigation, et donc pour notre mission finale, mais m’a demandé de puiser dans mes réserves de détermination ! J’ai complètement récupéré maintenant.

Nous célébrons maintenant le passage de notre « East Cape Horn » avec du bon fromage français, des carottes « Kiwi » et un cigare cubain !

A partir de maintenant, avec des vents de plus de 30 nœuds selon la météo, ce sera un trajet rapide et vivant de 200 milles vers Auckland. Arrivés là, nous aurons accompli 50% du tour de la Nouvelle-Zélande (2 500 milles), que nous avons décidé de faire. Après tout quand on y pense, ce stop en Nouvelle Zélande n’aura été finalement qu’une très légère évolution de notre plan initial de grand tour de la planète !

La partie principale sera faite en solo, mais pour le moment nous sommes un équipage de 5, et tous sont nécessaires à bord.
Il y a Stuart, notre « Kiwi », 2 français, Maxime et Pierre-Antoine (qui pour le moment sont en train de chanter sur le pont), et surtout Joan Mulloy, du comté de Mayo en Irlande, qui mériterait une médaille pour réussir tout à la fois à vivre avec 4 hommes, à naviguer si bien, et à maitriser impeccablement les systèmes logiciel du bord.

Il est vrai que nous nous attendions à ça de cette marin qui est une descendante direct de la grande reine des pirates irlandais : Grace O’Malley. Elle ambitionne de courir en Figaro en 2018, et rêve du Vendée Globe !

Plus les journées passent, plus nous avons confiance en notre bateau. Le chantier Davie Norris Boatbuilder à Christchurch a fait un boulot extraordinaire, et la reconstruction à probablement rendu notre bateau encore plus solide qu’il ne l’était avant.

« An Irishman’s heart is nothing, but his imagination »
« Le cœur d’un Irlandais est aussi grand que son imagination » nous dit Bernard Shaw, et James Joyce est encore plus direct dans Ulysses : « The Sea, the snotgreen sea, the scrotum tightening snotgreen sea ! » (intraduisible >> laissez parler votre imagination !)

Cette semaine, la mer était plutôt verte… A notre arrivée à Auckland, ce carnet de bord fera une pause car je serai sur terre, à la maison, pour reprendre en janvier lorsque je repartirai pour terminer mon tour de Nouvelle Zélande jusqu’à Dunedine, d’où je repartirai en solitaire dans les eaux bleues du Pacifique, puis les mers du Sud et le Cap Horn.

Ensuite ce sera « direct » vers Les Sables d’Olonne pour terminer non-officiellement ce qui est le plus important au monde : le rêve partagé par nos 2 équipes, Le Souffle du Nord et Team Ireland.

Comme le disait W.B Yeats :
« I have spread my dreams under your feet
Tread softly, for you tread in my dreams »
« J’ai déposé mes rêves à vos pieds
Marchez doucement, car vous marchez dans mes rêves »

Enda O’Coineen